Un groupe d’experts – épidémiologistes santé environnement, santé au travail, biologistes… – a débroussaillé le maquis des pesticides : 1 000 substances actives mises sur le marché (insecticides, fongicides, herbicides…), 309 encore utilisées, 10 000 formulations commerciales différentes. Ce travail de synthèse fait apparaître un faisceau de présomptions sur « une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies ».Engagée dans un plan de réduction des produits phytosanitaires, la France reste le troisième pays consommateur (63 000 tonnes), après les États-Unis et le Japon. À la demande de la Direction générale de la Santé, l’Inserm a épluché les études scientifiques parues dans le monde depuis trente ans sur les conséquences sanitaires des pesticides. Selon l’Inserm (1), les pesticides augmenteraient les risques de maladie de Parkinson et de cancer de la prostate.
Les agriculteurs, les ouvriers d’usines de production de pesticides et les populations rurales sont davantage touchés par les cancers de la prostate. Les molécules incriminées (dont la sulfureuse chlordécone, massivement utilisée pour traiter les plantations de bananes aux Antilles) sont désormais interdites.
Certaines formes de cancers du sang sont proportionnellement plus fréquentes chez les professionnels exposés aux pesticides. Même constat pour la maladie de Parkinson. Selon l’Inserm, « de nombreuses études épidémiologiques suggèrent un lien significatif entre l’exposition aux pesticides des femmes pendant la grossesse, et la survenue de fausses couches ou de malformations congénitales. » Enfin, « le lien entre certains pesticides, qui ne sont plus utilisés, et des atteintes à la fertilité masculine, a été clairement établi ».
(1) Institut national de la santé et de la recherche médicale.
[via] Xavier Bonnardel, ouest-france.fr
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